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Histoires d'expat

Histoires d’expat’ : enseigner au Brésil, aux USA et à Singapour

Une nouvelle histoire d’expat’ autour du métier d’enseignant. Après Cécile à Madagascar, Mélanie, Maya ou encore Nicolas aux USA, voici un nouveau témoignage sur cette vie d’expatriation en tant que professeur avec le parcours varié de Béatrice qui a notamment pu enseigner à Singapour.

Pourquoi avoir voulu enseigner à l’étranger ?

Enseigner à l étranger a été une évidence pour moi car je suis depuis 15 ans ce que l’on appelle le « conjoint suiveur ». Je dois m’adapter et trouver un poste la où mon mari est envoyé en mission.

Dans quel pays avez-vous eu votre 1er poste à l’étranger ?

J’ai commencé par les USA mais la ville où nous étions basés n’avait pas d école française je me suis donc naturellement tournée vers l’Alliance Française et ai enseigné en tant que professeur de FLE (Français Langue Etrangère).

Ndr : L’Alliance française est une organisation non-gouvernementale à but non lucratif fondée en 1883. Elle est aujourd’hui présente dans 130 pays. L’objectif de l’Alliance Française est de faciliter l’accès à la langue et à la culture françaises dans le monde. On peut retrouver les offres d’emploi du réseau des Alliances Françaises à cette adresse.

Après 3 ans, mon mari a été muté au Brésil et là j’ai postulé via l’AEFE et ai été recrutée au lycée Pasteur de Sao Paulo. J’étais alors au 6ème échelon et j ai eu un poste en tant que résidente. A cette époque il y avait une grande disparité au niveau des salaires entre les résidents payés en euros et les locaux.

Comment s’est passée l’intégration dans cet établissement ?

J’ai été très bien intégrée dans l’école et pour la première fois de ma carrière, j’ai découvert le travail en groupe. Nous avions 1 h par semaine de concertation pour notre niveau, cela nous permettait de nous répartir le travail. Nous étions 4 dans mon niveau.

Parlez-nous de la vie à Sao Paulo, est-ce un pays dangereux  comme on peut parfois l’entendre ?

J’étais en effet un peu inquiète au niveau de la sécurité et j’ai acquis des réflexes : ne pas porter de bijoux ni de sacs de marque, marcher du côté des lampadaires allumés, cacher mon cartable dans le coffre, me garer le plus près possible de l’école, ne pas ouvrir mes fenêtres dans la voiture… À part cela j’ai découvert un peuple adorable attachant accueillant et un pays regorgeant de merveilles (mon plus beau voyage fut la découverte du Nordeste et ses fameux Lençóis ). Ndr : Le Parc National des Lençóis est situé dans l’état du Maranhão. Il s’agit d’un désert de sable blanc avec des dunes qui offrent des lagunes d’eau douce.

Lençois Brésil
Lençois – Brésil

Après cette magnifique expérience nous avons dû rentrer en France 2 ans et j’ai obtenu un poste de ZIL (ndr : remplaçant) dans ma circonscription d’origine puis j’ai fait fonction de Maître E. Après cette parenthèse, nous sommes repartis aux USA et entre temps une école Franco américaine avait ouvert mais il n’y avait pas de poste libre malheureusement.

 

Comment avez-vous pu poursuivre votre carrière ?

Je suis retournée à l’Alliance Française mais en tant que directrice pédagogique cette fois-ci . Mon mari a repris ses études et je l’ai suivi à Boston où j ai obtenu un poste dans une école AEFE suite au départ soudain d’une collègue (qui, elle, avait suivi son mari à New-York). Là encore, j ai été super bien accueillie par l équipe et nous avions 2 heures de concertation pour préparer nos cours avec nos professeurs d’anglais (avec qui nous partagions la classe 25% en anglais 70% en français et 5% en bilingue).

Boston au printemps

A la suite de ça nous avons déménagé à Miami et j’ai de nouveau travaillé pour l’Alliance Française en tant que directrice pédagogique et directrice exécutive. Je suis reconnaissante de l’opportunité qui m’a été offerte car je n’aurais jamais imaginé avoir un tel poste . Les USA c’est vraiment le pays où tout est possible !

 

Quels sont vos meilleurs souvenirs aux USA ?

Mon meilleur souvenir est le road trip de 3 semaines en famille dans l’ouest américain! Après l’expérience en Floride, nous avons déménagé à Washington DC en plein Covid . J’ai une nouvelle fois obtenu un poste de résidente avec détachement. De mémoire peu de locaux dans mon établissement. Les enseignants viennent avec un visa J 1 de 3 ans renouvelable 2 ans puis certains prolongent avec un autre type de visa le H1 b (5 ans). Comme c’est un visa d’échange culturel, les collègues doivent intervenir dans des écoles américaines pour faire découvrir certains aspects de la France (1 à 2 fois par an mais je ne suis pas sûre car je n étais pas concernée : j’avais une carte verte).

Cela a été une période compliquée car l’enseignement était en ligne. Je ne connaissais mes collègues qu’à travers des outils de visio-conférence. Nous travaillions très bien en équipe avec de réunions hebdomadaires mais je me suis sentie isolée la première année. La deuxième année en présentiel a été beaucoup plus agréable tant au niveau de l’enseignement qu’au niveau social. La vie aux USA est agréable et je n’ai pas connu l’insécurité comme au Brésil. Nous avons tellement passé de temps dans ce pays que nous avons demandé la citoyenneté américaine !

Miami Beach
Miami Beach

Êtes-vous restés aux USA suite à ce changement de nationalité ?

Une fois devenus américains nous nous sommes envolés direction l’Asie.  Pour Singapour plus précisément. J’ y ai actuellement un poste de remplaçante car j’ai su que nous partions bien après la campagne de recrutement. À Singapour les contrats locaux sont mieux rémunérés que les contrats de résidents. Mais ils ne bénéficient pas des mêmes avantages (retraites entre autre). Là encore, j’ai été très bien accueillie par l’équipe. Le fait de remplacer permet de rencontrer des collègues très rapidement. Cela facilite l’intégration ! Mon établissement accueille près de 3000 élèves et en primaire il y a jusqu’à 12 classes par niveau.

Qu’en est-il d’être enseignante à Singapour ?

Ce qui est différent par rapport à la France, c’est le travail en équipe. Cela se fait de façon très naturelle on gagne du temps et on apprend beaucoup les uns des autres. On collabore avec des profs d’anglais dont la maîtrise de la langue est vraiment un plus (certains établissements demandent un test de langue d’ailleurs!).

Le rapport aux familles est différent. Les parents suivent de très près la scolarité de leurs enfants et certains font partie du conseil d’administration. Il y a une certaine exigence. Dans un des établissements dans lequel je suis passée, on m’avait dit que je devais répondre aux e-mails des parents dans les 2 jours mais que si je le faisais dans les 2 h c’était beaucoup mieux ! Là encore, on est amené à communiquer en Anglais avec les parents. C’est important d avoir de bonnes bases dès les départ. Les élèves ont en général un très bon niveau et je n’ai jamais rencontré de problème de discipline.

Quels conseils donneriez-vous aux enseignants qui hésitent à postuler pour travailler à l’étranger ?

Le conseil à tous ceux qui veulent se lancer c’est de bien lire les contrats, de bien se renseigner sur le prix de la scolarité des enfants. N’oubliez pas de regarder le prix des logements ( certains se sont pris des augmentations de loyers de 70% à Singapour). Il faut se méfier aussi du coût de l’assurance santé surtout aux USA où les soins coûtent extrêmement chers. Chaque cas est différent mais il faut aussi voir si avec le type de visa le conjoint peut travailler ou pas …. Une expérience à l étranger ça se prépare pour que cela soit réussi ! Pour ma part c’est la meilleure chose qui me soit arrivée. Je rajouterai que pour maximiser ses chances il est bien vu d’avoir d’autres qualifications (FLE, maître spécialisé… ).

 

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