Plage de la Boutinardiere, à quelques kilomètres de Pornic (44). Il est 17h, c’est marée basse.
Immense étendue de sable humide, parsemée de rochers. Au loin l’océan, qui patiente tranquillement avant d’entamer sa lente et puissante remontée. Il est temps de partir à la pêche aux coquillages !
Si vous aimez Pornic, ne ratez pas notre article sur notre séjour là-bas !
A la pêche aux huitres
On est censés chercher des palourdes. On a lu sur le Web qu’il fallait chercher des trous dans le sable et qu’en creusant sur quelques centimètres, on trouverait le coquillage et son occupant dedans. On imagine déjà la petite salade de pâtes qui ira avec, confiants. On est équipés comme des pros (ou presque !): tongs aux pieds, seau et pelle d’enfant. Ça va le faire.
Une petite brise nous rafraîchit pendant notre lente avancée sur le sable. Numéro 3 progresse doucement, s’arrête, observe, creuse ici ou là , ramasse du sable, en jette. Numéro 1 et 2 sont déjà un peu plus loin. Ils font de grands gestes en ma direction que j’interprète comme : »ben on voit pas de trous ! »
Par endroit, le sable se transforme en espèce de vase où nos tongs disparaissent avant qu’on ne les récupère dans un grand « splaoutch » sonore. Les pieds et les mains vaseux, nous arrivons aux rochers où les 2 grands s’activent.
Plein de coquillages sont fixés sur ceux ci, mais la plupart semblent vides. Numéro 1 regarde sous les rochers et parvient à décoller un coquillage: une huître, fermée. Belle surprise, elle est de taille correcte. Sur sa lancée, il continue sa méticuleuse observation, puis trouve une autre huître, posée sur le sable, dans 2 cm d’eau, probablement arrachée de son rocher par la force de la marée descendante. Nous mettons le précieux butin dans le petit seau. Numéro 3 avance tranquillement vers la mer, les rochers ne l’intéressent pas.
Je remarque près des rochers des chercheurs plus expérimentés et mieux équipés. Baskets aux pieds, petit piolet à la main, ils détachent les huîtres des rochers d’un petit coup sec. Je m’approche d’un d’eux pour demander confirmation. Oui il s’agit bien d’huîtres, et oui, on peut les manger. Juste vérifier qu’elles font du jus. Le bonhomme vient du camping aussi et tous les soirs, il déguste une petite douzaine d’huîtres. « Faut faire gaffe en les ouvrant hein ? ». Un habitué des lieux qui vient depuis 15 ans de Besançon. L’accent qui va avec !
« Moi je m’en fous c’est ma femme qui les ouvre ! ». Rire gras de circonstance, merci monsieur.
Notre objectif devient alors celui d’une petite dégustation d’huîtres. Numéro 1 est bien lancé, il en a déjà 4. Numéro 2 en a trouvé 2. Elle, de son côté, suit les déambulations de numéro 3. Le sable humide brille et illumine les envols de mouettes, venues chercher leur dîner aussi, probablement plus efficaces. Le temps suspend son vol, on est juste bien là, à errer sur cette grande plage, chacun dans ses observations et occupations, le visage baigné de soleil et rafraîchi par les embruns, le ressas de la mer rythmant nos pas.
Une pêcheuse pas comme les autres investit les rochers. Couverte de la tête au pied, un foulard couvrant ses cheveux sous une casquette comme le font les femmes dans certains pays musulmans, les traits de son visage trahissent des origines asiatiques. Sur sa casquette, on peut lire « Bali diving club ».
Je reformule quelques phrases en anglais dans ma tête histoire de réviser, puis lui demande si elle préfère plonger à Bali ou pêcher en Bretagne pour lancer la conversation. Elle m’explique que son mari est français et qu’il alterne entre Nantes et Bali pour son travail. Elle aime l’océan ici. Moins pollué. Une telle étendue de sable sans déchets, ça n’existe pas à Bali avoue -t-elle. Le plastique envahit tout. L’Indonésie est une poubelle à ciel ouvert selon elle.
Numéro 1 se révèle un redoutable chasseur d’huîtres: le seau est plein ! Numéro 2 et 3 sont assis dans l’eau, attendant les petites vagues impatiemment pour être transportés sur quelques centimètres dans un éclat de rire.
« Encore une blague » crie numéro 3, dont la prononciation laisse encore à désirer.
Nous revenons victorieux, fiers de notre progéniture avec notre petit seau rempli de 10 huîtres.
Après un petit bain d’une heure et une dizaine de minutes pour les ouvrir, nous les laissons au repos au frais. Toutes font du jus, ce qui nous rassure. Grâce à quelques gouttes de citron, nous pouvons vérifier à nouveau quelles sont bien vivantes. Place à la dégustation !
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Une très belle expérience racontée ici ! Et quel régal (et fierté) de les déguster juste après 😉